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Matinale « METAVERSE : Des clés pour comprendre »

Publié le 11 Avr. 2023

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Le 6 avril dernier, le MEDEF Lyon-Rhône organisait dans les locaux de BELLECOUR ECOLE (Lyon 2), en partenariat avec NOW FUTURES, une Matinale de sensibilisation sur le thème du métaverse. Un sujet particulièrement adapté dans le cadre d’une école d’art et design, leader des métiers créatifs. Le débat s’est donc ouvert après un mot d’accueil de Nicolas SANCHEZ, DG – BELLECOUR ECOLE.

Depuis son apparition, Internet connait en moyenne une révolution tous les dix ans : Aux moteurs de recherche (Web 1) se sont ajouté les réseaux sociaux (Web 2). Selon Morgane SOULIER, consultante en stratégie – NOW FUTURES, « l’arrivée du Métaverse marque l’entrée dans l’ère du Web 3.0, riche d’un potentiel de croissance infini ». Au fil du temps, de plus en plus de marques prennent conscience du potentiel business des univers virtuels de sorte qu’à terme, il est vraisemblable que le métaverse révolutionne la plupart de nos activités. D’ores et déjà, il a investi des domaines aussi variés que l’industrie, la santé, l’éducation, le divertissement ou encore le marketing… Les collaborations avec les plateformes (+ de 200 aujourd’hui) se multiplient, et les expériences se diversifient. Pour autant, selon plusieurs experts, le marché n’est pas mûr pour le métaverse. Beaucoup considèrent en effet que ce dernier ne s’imposera vraiment qu’une fois démocratisées la réalité augmentée et l’IA. Face aux multiples challenges de la transition digitale à venir, Morgane SOULIER invite cependant les entreprises à se préparer dès aujourd’hui.

En termes de recrutement, l’impact du métaverse sera considérable : des métiers disparaitront ou se transformeront profondément, tandis que d’autres feront leur apparition.  D’ores et déjà, les premières écoles dédiées aux métiers de demain ouvrent leurs portes, telle l’école SIMPLON-Lyon, dirigée par Pierre-Yves CHARPENET. De même, des secteurs professionnels tels celui du textile, anticipent l’impact métaverse et intègrent ce dernier dans leurs modules de formation. Pour Thierry-Guillaume BARDIN, DG – MAYA CAMPUS, « sans être une finalité, ni même un enjeu, le recours au métaverse va permettre non seulement de former aux métiers du textile, mais aussi d’accompagner le rebond industriel de la profession, et de sensibiliser à ses enjeux par la création d’environnements virtuels (salons virtuels de recrutement, plateaux de formation mobiles, jumeaux numériques d’entreprises…). Même s’il ne faut pas amalgamer métaverse et cryptomonnaies, force est de constater qu’avec ces dernières, reliées aux actifs numériques (NFT), le monde virtuel dispose désormais de tous les outils nécessaires à son développement. Selon Jimmy CHAMBRADE, CEO – LEONOD, « avec la possibilité, y compris de payer dans le monde numérique sans recours à un tiers de confiance (banque), répliquer le monde physique dans le monde numérique devient non seulement crédible, mais aussi probable. » Basés sur la technologie blockchain, les cryptoactifs sont sécurisés et les cryptomonnaies peuvent recourir à un panier de devises non exclusivement basé sur le dollar.

Quant aux implications règlementaires de tout cela, Céline MOILLE, Avocate en droit des affaires – DELOITTE, considère que « l’entrée dans le Web 3.0 va générer une évolution juridique, mais pas une révolution ». En effet, à bien y regarder, le droit a déjà commencé à s’adapter. Ainsi, l’encadrement du traitement des données personnelles est déjà en place avec la règlementation RGPD (au niveau de l’UE), et une régulation existe bien, qui impose à tous les acteurs crypto de s’enregistrer auprès de l’autorité des marchés financiers (AMF). Encore faut-il que les acteurs jouent le jeu de la régulation car la mise en conformité, tout comme l’utilisation des cryptoactifs, ont un coût. Selon Céline MOILLE, « nous ne sommes pas en retard, et les lois qui régissent le monde réel pourront demain être transposées dans le monde virtuel. Ainsi, aurons-nous sans doute demain la possibilité de porter plainte lorsque notre avatar aura été l’objet d’une agression. »

On le voit, le sujet est infini et ouvre des perspectives abyssales. Pour autant, d’autres aspects de la problématique « métaverse » mériteraient d’être examinés de près : Ainsi, qu’en est-il de son impact énergétique ? Et quid de son impact sur le développement humain ? Ces questions invitent à une réflexion quasi philosophique et anthropologique sur le sens du progrès, ainsi qu’à une mesure scientifique du rapport bénéfice/coût de cette bascule dans le monde virtuel. Enfin, ce développement exponentiel et illimité du monde virtuel, ne va-t-il pas finir par se heurter aux limites du monde réel ?…

 

Pour accéder à la présentation faite en réunion, cliquer ici.