Stages & Alternance
Lancement de la campagne alternance 2018 : Une Matinale pour décrypter la réforme de la formation professionnelle
Publié le 04 Mai. 2018
Comme il le fait chaque année, le MEDEF Lyon-Rhône a organisé le 3 mai 2018 une Matinale destinée à lancer sa campagne annuelle en faveur de l’alternance, et à promouvoir la plateforme VIP Alternance crée en 2010, avec le concours de BTP Rhône et Métropole, de l’UIC Rhône-Alpes, des CFA IFIR et FORMASUP, et de l’IAE Lyon.
Avec 23 000 visiteurs annuels et près de 700 offres d’alternance en ligne, VIP Alternance veut être l’outil opérationnel au service des alternants et des entreprises du territoire. D’accès gratuit, ouvert à toutes les entreprises et simple d’utilisation, VIP Alternance répond aux besoins des utilisateurs, comme en attestent conjointement Anthony GERMAIN (DG EML Pianos) et Corentin ROUX, alternant, qui ont tous deux découvert la plateforme par une recherche à partir de mots-clés.
Compte tenu de l’actualité, la Matinale du 3 mai a consisté en un décryptage de la réforme de la formation professionnelle.
Après une présentation du contenu du projet de loi par Sabrina DOUGADOS (Avocate associée – FROMONT BRIENS), les participants de la table-ronde qui suivait, brillamment animée par Thomas VILCOT (DRH – Groupe CASINO), ont livré leur perception de la réforme qualifiée tour à tour de « Big Bang » puis de « révolution copernicienne » par la Ministre elle-même. Au nom de la délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP), Alain DRUELLES a tenu à rappeler l’objectif principal de la loi, à savoir « mettre le jeune et l’entreprise au cœur du système ». Qu’il s’agisse du régime des contrats, de la pédagogie ou du financement, la volonté de rendre le système de formation plus lisible, plus réactif, plus souple et plus simple est selon lui, au cœur de la réforme. Pour Yves CIMBARO, président de l’association nationale pour l’apprentissage dans l’enseignement supérieur (ANASUP), laquelle regroupe 43 CFA soit plus de 50 000 apprentis de niveau 1, l’apprentissage est d’abord une philosophie destinée à former autrement et à insérer, en même temps qu’un projet éducatif. Or, il existe selon lui, un risque réel de dilution de l’apprentissage dans le cadre de la formation professionnelle. Si la réforme était souhaitée, elle comporte en l’état de nombreux points de vigilance politiques (disparition de la spécificité de l’apprentissage, concurrence des établissements publics, pénalisation de l’enseignement supérieur…).
Pour sa part, Laurent CONSTANTIN (PDG – ACTI et Président de l’IUT Lumière LYON 2) considère que la réforme va dans le bon sens, même si selon lui, « elle manque d’audace ». Président d’un IUT qui forme 100% d’alternants, il estime qu’en effet, « les jeunes et l’entreprise doivent être au centre du dispositif ». Dans la mesure où 100% des jeunes trouvent un job à l’issue de leur formation, et qu’ils éprouvent de surcroît un réel plaisir à travailler dans l’entreprise, « l’alternance devrait être déclarée cause majeure de la jeunesse ».
En tant que Directeur du Développement des Relations Ecole-Entreprise au sein de RENAULT TRUCKS, Guy BRAVAIS partage l’idée que la réforme est globalement positive en permettant notamment le retour des CFA d’entreprise (comme son entreprise a pu en connaitre à l’époque, avec l’école BERLIET). Toutefois, il tient à souligner certains aspects préoccupants de la loi, et notamment le rôle des entreprises dans l’orientation, la question du financement des écoles qui bénéficiaient de la taxe d’apprentissage (et dont le budget sera réduit de moitié), ou encore l’instauration d’un bonus/malus selon le nombre de contrats auxquels il aura été mis fin dans l’année, et dont on ne sait pas s’il inclura ou non les contrats en alternance…
Pour conclure, Christophe CORIOU, mandataire MEDEF au sein du COPAREF Auvergne-Rhône-Alpes, a souligné la difficulté de traduire dans la loi, la philosophie de l’accord qui l’a précédée. Pour lui, « les entreprises sont invitées à reprendre la main et à exprimer leurs besoins en formation ». La création d’une dynamique en ce sens au sein des territoires constitue un réel enjeu, tout comme la qualité des formations dispensées.
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